Une expo à ne pas manquer pour être au top des tendances !

Fashionistas et autres amoureux des tendances design et graphiques, apprenez que depuis le 13 octobre 2022 et jusqu’au 16 avril 2023, le Musée des Arts Décoratifs de Paris propose une stimulante incursion dans l’imagerie des années 1980.

La rétrospective Années 80, Mode, design et graphisme en France explore en effet la grande liberté artistique et visuel de cette décennies. Moon Event fait les présentations.

Les eighties : un contexte socio-politique favorable à l’expérimentation

C’est par la fameuse affiche de campagne de François Mitterrand, élu président en 1981, et son slogan « La Force Tranquille », qu’est accueilli le visiteur. Tout sauf calme politiquement, la décennie qui suit cette élection est un terreau social fertile et donc artistiquement dynamique. Les grandes utopies et l’insouciance des années 1970 s’effacent, les années 1990 et l’impitoyable mondialisation culturelle arrivent. Entre les deux : les eighties, ses jouissives expérimentations et son art décomplexé !

La force créative de cette décennie réside notamment dans la multitude de supports et domaines dans lesquels elle trouve un terrain d’expression : musique, vidéo, graphisme, mode, design, architecture, etc.

Au total, le musée présente pas moins de 700 oeuvres, allant du mobilier aux photographies, des vêtements aux affiches, pochettes de disques et autres fanzines. Liberté de ton, innovation, optimisme et parfois extravagance se retrouvent partout !

Une révolution des codes esthétiques

Les premières salles de l’exposition s’attèlent à mettre en avant des éléments d’architecture intérieure profondément novateurs pour leur époque. C’est qu’alors, tout est permis : formes et idées inédites se télescopent et se rencontrent dans ce point d’inflexion sociétal qu’est la culture.

D’ailleurs, le président n’hésite pas à faire appel à des décorateurs et designers d’avant-garde pour aménager les appartements privés de l’Elysée : Marc Held, Jean-Michel Wilmotte et Philippe Starck pour n’en citer que quelques-uns.

La culture a la vent en poupe dans les années 1980. C’est alors que les Journées du Patrimoine, la Fête de la Musique et la Fête du Cinéma naissent. Et des grands projets architecturaux sont lancés comme la Pyramide du Louvre, le BNF ou encore l’Opéra Bastille. Mitterrand voulait alors édifier une « nouvelle civilisation urbaine » !

Le design des années 1980 en un mot ? Électrique !

On a parfois eu tendance à caricaturer le design des eigthies en le résumant à la sobriété de Philippe Starck et au style épuré d’Andrée Putman. Certes, ces courants font partie du mouvement graphique de l’époque, mais n’est qu’à jeter un oeil aux formes bizarroïdes, primitives et parfois néo-baroques des oeuvres de Pucci de Rossi ou du duo Garouste&Bonetti exposées sous la grande nef du musée pour se convaincre du contraire ! Si un mot devait concentrer toute effervescence créative de la décennie, ce serait sans doute le mot « éclectique » !

En 1979, le ministère de l’Industrie avait même fait la promotion d’un nouveau design à la française via le programme VIA (Valorisation de l’innovation dans l’Ameublement) aggrémenté d’une sorte de bourse sensée vivifier le secteur. Porté par le VIA, la célèbre chaise-longue « Pi », conçue par Martin Szekely, a ainsi vu le jour.

Exposés sur des podiums savamment éclairés, d’autres éléments singuliers viennent enrichir la collection. On trouve ainsi des créations désormais classiques des groupes Totem ou Memphis (à l’époque mises en lumière par le galeriste Nestor Perkal – on apprends d’ailleurs le rôle crucial que jouèrent les galeries alors), mais pas que ! Pierre Charpin, Martine Bedin, George Sowden sont ainsi au centre de l’attention : couleurs en tous sens, matériaux bruts (verre, céramique, fer forgé, paille, etc.), formes fantaisies voire foutraques, les objets que l’on sous le nez semblent animés d’un joyeux désir de vivre des plus communicatifs ! Bref, une expo inspirée et inspirante